Les Français et l'épargne solidaire

Si l'épargne solidaire reste dans l'ensemble encore assez méconnue, sa notoriété progresse, en particulier dans les couches plus favorisées de la population. L'étude Ipsos-Finansol révèle un attrait important pour ce type de produits dans ces catégories, à condition que le rendement financier ne soit pas sacrifié, par rapport aux placements classiques.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Le terme « Epargne solidaire » est aujourd’hui connu par plus d’un tiers des Français

Un peu plus d’un tiers des Français (35%) déclarent avoir déjà entendu parler, ne serait-ce que de nom, de l’ « Epargne solidaire », ce qui représente une hausse de 7 points par rapport à juin dernier et de plus de 20 points par rapport à 2001. La progression de la notoriété du terme n’avait jamais été aussi forte depuis 2004.

Néanmoins, la notoriété du terme « Epargne solidaire » est, comme lors des précédentes éditions, inégalement répartie au sein de la population française : elle est d’autant plus élevée que la catégorie sociale observée est favorisée. Ce phénomène est une constante depuis 2004. Les personnes disposant du niveau d’études le plus élevé (56%) et les cadres supérieurs (46%) enregistrent un score de notoriété largement supérieur à l’ensemble, à l’inverse des personnes ne détenant pas de diplôme (10%) et des ouvriers (17%).

Compte tenu de la forte augmentation de la notoriété du terme « Epargne solidaire » chez les revenus supérieurs (46%, +15 points par rapport à juin dernier) et de sa stagnation chez les revenus inférieurs à 30%, le niveau de revenu redevient un élément discriminant : la notoriété du terme « Epargne solidaire » atteint aujourd’hui un niveau largement supérieur chez les hauts revenus.

Un attrait important pour l’épargne solidaire, à condition que le rendement financier ne soit pas sacrifié

57% des personnes interrogées déclarent qu’elles pourraient souscrire un produit d’épargne solidaire : 19% (+2 points par rapport à juin dernier) pourraient le faire « même si son rendement financier est moins important que celui des placements classiques », 38% (- 4 points) à la condition « que son rendement financier soit équivalent à celui des placements classiques ». A l’inverse, plus d’un tiers des Français (36%, + 3 points) ne pourraient pas souscrire un produit d’épargne solidaire, considérant que « l’épargne n’a pas une vocation sociale ».

On note de fortes disparités liées au statut social de la personne interrogée. Les cadres supérieurs (76%) et les répondants disposant du niveau d’études (84%) ou des revenus (72%) les plus élevés sont les plus nombreux à se déclarer souscripteurs potentiels à un produit d’épargne solidaire.

La proportion de personnes déclarant être déjà passées à l’acte est toutefois sensiblement inférieure à la proportion de personnes se déclarant potentiellement intéressées, puisque que seulement 7% des Français (soit une proportion similaire à celle de juin dernier) déclarent avoir déjà investi dans un produit d’épargne solidaire. Comme lors de la précédente édition, les principales raisons avancées par ceux qui n’ont jamais investi dans un produit d’épargne solidaire sont l’absence d’épargne disponible (47%, +3 points), mais surtout le manque d’information à ce sujet : 23% (-2 points) déclarent qu’ils ne savaient pas que ça existait, 18% (-4 points) que leur banquier ne leur en a pas proposé. Enfin, seuls 5% (+2 points) déclarent ne pas l’avoir fait par manque de confiance.

Le principe d’une déduction fiscale devient l’élément le plus attendu des Français

Interrogées sur ce qui pourrait les convaincre d’investir dans un produit d’épargne solidaire, les personnes intéressées citent en premier lieu un avantage fiscal « vous permettant de déduire de votre déclaration de revenus une partie des sommes versées ou des intérêts perçus » (26%, +1 point). Ainsi devancée, « la garantie, par un label, de la bonne utilisation des fonds recueillis » (22%, -20 points) suscite moins d’intérêt que lors des précédentes éditions. En revanche, le principe d’« une campagne d’information expliquant ce qu’est l’épargne solidaire et à quoi elle sert » (20%, + 9 points) devient un élément plutôt attendu de la part des Français.

La présentation systématique, par le conseiller bancaire, des produits existants (6%, -2 points) et le placement d’une partie de l’épargne salariale, de la participation ou des primes sur un produit d’épargne solidaire (9%, +3 points) continuent d’être des éléments peu convaincants, n’incitant que peu les Français à souscrire à un produit d’épargne solidaire.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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