Les Français ne veulent plus de nouvelle période de cohabitation

L'étude Ipsos / Le Point montre que, comme en septembre dernier, les Français sont majoritairement opposés au changement du calendrier électoral de 2002. Les tensions entre Jacques Chirac et Lionel Jospin observées ces dernières semaines poussent les Français à remettre en cause la cohabitation.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Interrogés en septembre dernier, les Français se montraient majoritairement opposés à toute modification du calendrier électoral de 2002. Force est de constater que le débat initié notamment par Lionel Jospin n'aura pas modifier les perceptions. Les Français sont toujours méfiants à l'égard de toute modification du calendrier, une majorité, certes relative, considérant ainsi "qu'il faut maintenir le calendrier actuel" (47%). Un peu plus d'une personne sur trois (37%) préféreraient en revanche que les deux élections soient inversées. L'électorat du PS est très partagé sur la question (44% pour le maintien, 44% pour le changement souhaité par le Premier ministre), alors que l'électorat RPR se range plus franchement derrière l'avis du Président de la République (54% pour le maintien du calendrier, 36% pour l'inversion).
Globalement, les Français attachent plus d'importance à l'élection présidentielle qu'aux législatives. On enregistre toutefois de fortes disparités de perception selon la proximité politique des répondants. Ainsi, les proches de la gauche plurielle jugent plus importantes les législatives (51%, contre 36% pour la présidentielle), alors que c'est l'inverse pour les sympathisants de droite (50% estiment que la présidentielle est l'élection la plus importante, contre 41% qui estiment plutôt que ce sont les législatives).
La question du calendrier électoral, soulevée par Lionel Jospin, aura en tous cas marqué une nouvelle étape dans la dégradation de la cohabitation, déjà fortement mise à mal par les polémiques sur la vache folle. Les Français sont toutefois très divisés quand il s'agit de désigner le principal responsable de cette dégradation : 27%, surtout les proches du RPR, pensent à Lionel Jospin, 20%, en particulier les sympathisants socialistes, estiment que c'est Jacques Chirac, 24% désignent "les deux" et 29% ne se prononcent pas.

En revanche, les tensions entre les deux têtes de l'exécutif remettent en cause dans l'esprit des Français le bien-fondé de la cohabitation. La majorité des Français a en effet changé d'avis sur la question, 45% (contre 40% en février dernier) estimant aujourd'hui "qu'il vaut mieux mettre fin au système de la cohabitation, le même camp doit remporter les législatives et la présidentielle". A contrario, 35% (contre 44% en février dernier), plutôt les proches de la gauche plurielle, aimeraient une nouvelle cohabitation en 2002. On estime ainsi majoritairement à gauche "qu'il vaut mieux continuer le système de la cohabitation, le camp qui perd les législatives doit gagner la présidentielle".Pour autant, la majorité des Français serait aujourd'hui prête à soutenir "une réforme de la Constitution visant à éviter que se produise, à l'avenir, des périodes de cohabitation" (46% -plus dix points par rapport à décembre 1997, contre 40% - moins cinq points par rapport à décembre 1997). Là encore, le désaveu est majoritaire à droite, les proches de la gauche plurielle étant au contraire plutôt contre une telle réforme de la Constitution.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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