Les Français ont du mal à penser "en euros"
Les Français s’habituent difficilement à leur nouvelle monnaie. La nouvelle vague de l’Eurobaro Ipsos-Journal Du Dimanche montre même qu’une part croissante de la population pense qu’il lui faudra encore quelques années pour "penser définitivement en euros"
Le passage à l'euro est loin d'être une formalité pour une grande partie des Français. Une personne sur trois juge à présent qu'il lui faudra encore "quelques années pour penser définitivement en euros, sans avoir à effectuer la conversion de l'euro en franc". Cette proportion n'a cessé de croître depuis l'arrivée de la monnaie unique : de 9% en janvier, on est passé successivement à 12% en février, 22% en mars, 30% en avril, 33% aujourd'hui. Confiants au départ, les Français ont petit à petit pris conscience des difficultés de l'exercice. Le détail des résultats montre que le passage à l'euro apparaît à peine un peu plus facile aux artisans, commerçants et chefs d'entreprise.
Devant les difficultés rencontrées, de plus en plus de personnes espèrent que le double affichage des prix sera maintenu jusqu'à la fin de l'année 2002 (42%), voire encore plus longtemps (38%). Moins d'un Français sur cinq souhaiterait que le double affichage s'arrête, comme cela était prévu, "très vite". A noter que ce ne sont pas forcément ceux qui éprouvent le plus de difficultés qui se montrent les plus hostiles à la suppression du double affichage, certains tablant sur la disparition totale des références au franc pour penser définitivement en euros.
Les difficultés rencontrées n'empêchent pourtant pas la majorité des Français d'être "content d'avoir l'euro comme nouvelle monnaie" (contre 37% qui regrettent la disparition du franc"). Les nostalgiques se recrutent davantage chez les femmes, les plus âgés, et dans les milieux populaires.