Les Français s'opposent toujours à l'adhésion de la Turquie à l'Europe
Les résultats de l'enquête Ipsos-Le Figaro sont sans équivoque : plus de la moitié des Français restent, sur le principe, opposés à l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Cette opposition devient toutefois un peu moins catégorique : hormis les proches de l'extrême droite, la majorité des interviewés, quelle que soit leur sensibilité politique, sont prêts à envisager l'entrée de la Turquie dans l'Union, si elle fait "les efforts politiques et économiques nécessaires".
Aujourd'hui, 56% des Français se déclarent plutôt opposés "sur le principe" à l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, contre 36% d'avis favorable. Les partisans du non redoutent surtout "une immigration importante de Turcs souhaitant travailler dans les pays riches de l'Union" (dans 40% des cas). Un quart des opposants préfèrent citer "le fait que la grande majorité du territoire de la Turquie se situe en Asie", et une proportion équivalente justifie son désaccord par "le fait que la grande majorité des Turcs soit de confession musulmane". Du côté des personnes favorables à l'adhésion, la moitié estime en revanche que cela permettrait de "consolider le développement de la démocratie" dans ce pays, et un sur trois considère que "cela éviterait que la Turquie puisse basculer vers le fondamentalisme islamique". Globalement, la stabilité du rapport de force sur l'adhésion de la Turquie depuis maintenant deux ans ne doit pas masquer la légère progression du nombre de personnes prêts à envisager cette possibilité, "si ce pays fait les efforts politiques et économiques nécessaires". Cet avis est maintenant partagé par près de deux Français sur trois (63%), et est devenu largement majoritaire quelle que soit la proximité politique des répondants, à l'exception des sympathisants de l'extrême droite.