Les "hackers" fascinent et inquiètent
Le jugement des Français envers les pirates informatiques est ambivalent. S'ils admirent la virtuosité de ces jeunes informaticiens, l'étude Ipsos-Powow.net montre qu'en revanche, ils condamnent leurs actions et s'inquiètent pour la sécurité des données qui circulent sur la toile.
Si le développement du commerce électronique est un peu moins rapide que prévu - le montant des achats de Noël sur Internet a déçu les cyber-marchands - l'explication se trouve au moins en partie dans les doutes des Français sur la sécurité des transactions. Aujourd'hui, 70% des personnes interrogées estiment que les "données informatiques sensibles, numéro de carte bleue, dossiers de Sécurité Sociale, sont plutôt (43%), voire très mal (27%) protégées": d'où certainement une petite appréhension au moment d'envoyer son numéro de carte bleue sur le réseau des réseaux. Les Français pensent majoritairement que les pirates informatiques s'attaquent davantage "aux entreprises" (79% de citations) et "aux institutions" (58%), mais un tiers des interviewés craint tout de même pour "les particuliers" (34%).
Si les trois-quarts des Français ne savent pas ce qu'est un "hacker", sa traduction française de "pirate informatique" leur est en revanche plus parlante. Le portrait qu'ils en dressent montre bien l'ambivalente fascination qu'inspirent les pirates de la toile. Le "hacker" type est "jeune", "joueur", "brillant" et "curieux" tout en étant "dangereux", pour deux personnes sur trois. Un tiers estime même que le terme de "criminel" s'applique plutôt bien aux hackers, contre 59% d'avis contraires. Si une majorité relative de 44% les voient en priorité comme "des jusqu'au boutistes de la technologie, passionnées par les développements de l'informatique", 32% préfèrent les décrire en premier lieu comme "des délinquants". La même ambiguïté prévaut concernant les finalités du piratage : 40% estiment que les hackers sont en premier lieu motivés par "le défi technique", contre 34% pour qui "l'argent" constitue la principale motivation.
Génie de l'informatique ou cyber-escroc, le hacker est de toute manière quelqu'un autre. Enfreindre les lois du copyright ne semble en effet pas aux yeux de la grande majorité des Français un acte de piratage. Deux personnes sur trois ne considèrent pas celui qui "télécharge de la musique ou copie des logiciels" comme un pirate informatique. Evidemment, la proportion est encore plus forte auprès de ceux qui se sont déjà essayés aux joies du MP3 (82%) ou à la copie de logiciels (85%).