LGBT+ Pride 2024 : la transidentité, un sujet qui fractionne les Français

Ipsos, l’une des principales sociétés mondiales d’études de marché dévoile les résultats de son étude Ipsos Global Advisor “Pride 2024”. De ses débuts aux Etats-Unis et désormais dans de très nombreux pays, le mois de juin est traditionnellement consacré aux « Marches des Fiertés » et à des événements festifs autour du concept de Pride. A cette occasion, Ipsos a réalisé une enquête dans vingt-six pays dressant plusieurs constats. Les clivages des opinions entre générations s’accentuent tandis que le soutien à des mesures sociétales et d’inclusion en faveur des LGBT+ notamment transgenres continue de s’effriter.

Résultats clés de l’étude 

  • En France, 10% de la population s’identifie comme LGBT+. 
  • Dans le monde, 17% des individus appartenant à la GenZ se reconnaissent lesbiennes, gays, homosexuels, bisexuels, pansexuels, omnisexuels, asexuels, transgenres, non binaires, nonG conformes au genre et/ou gender fluid contre 11% des Millenials, 6% de la GenX et 5% des Baby-boomers1.  
  • Les Français favorables à ce que les adolescents souhaitant faire une transition de genre, y compris avec l’autorisation de leurs parents, puissent recevoir des soins, des conseils et un traitement hormonal ; ne sont plus majoritaires. En effet, on constate une baisse de 6 points entre 2023 et 2024 passant de 55% à 49%. 
  • Alors que la question se pose régulièrement pour nombre d’évènements sportifs internationaux, seuls 32% des Français soutiennent que les athlètes transgenres puissent participer à des compétitions selon le genre auquel ils s'identifient, plutôt que leur sexe de naissance (vs. 27% dans le monde, -5 points en moyenne depuis 2021).

Sur le plan générationnel, les membres de la GenZ sont les plus susceptibles de s'identifier comme LGBT+

  • 17% des individus dans le monde se reconnaissent comme lesbiennes, gays, homosexuels, bisexuels, pansexuels, omnisexuels, asexuels, transgenres, non binaires, non conformes au genre et/ou gender fluid vs. 11% des Millenials, 6% de la GenX et 5% des Baby-boomers [1].
  • En France, 10% de la population s’identifie à au moins une de ces caractéristiques.  

La transidentité fracture l’opinion avec une baisse notable du soutien à la transition de genre ou à l’inclusion sociétale des personnes transgenres

  • Une majorité de Français (60%) considère que les personnes transgenres font l’objet de discriminations.
  • Bien qu'ils soutiennent toujours largement la nécessité de les en protéger (75%), cette proportion diminue par rapport à 2023 (77%).
  • Les Français favorables à ce que les adolescents souhaitant faire une transition de genre, y compris avec l’autorisation de leurs parents, puissent recevoir des soins, des conseils et un traitement hormonal, ne sont plus majoritaires. En effet, on constate une baisse de 6 points entre 2023 et 2024 passant de 55% à 49%. 
  • La part des Français favorables à l’hypothèse d’une prise en charge des opérations de transition de genre par l’Assurance maladie comme d’autres procédures médicales, baisse de 4 points entre 2023 et 2024 passant de 45% à 41%.
  • Alors que la question se pose régulièrement pour de nombreux événements sportifs internationaux, seuls 32% des Français soutiennent que les athlètes transgenres puissent participer à des compétitions selon le genre auquel ils s'identifient, plutôt que leur sexe de naissance (Vs. 27% dans le monde, -5 points en moyenne depuis 2021). 
  • De même, la proportion des Français pour qui les personnes transgenres devraient être autorisées à utiliser des installations non mixtes (par exemple, des toilettes publiques) correspondant au genre auquel elles s'identifient diminue de 53% en 2023 à 50% en 2024, soit – 3 points. 
  • On note également la baisse de la proportion de Français qui estiment que les documents officiels (CI, passeport, etc.) devraient inclure une option autre que  « homme » et « femme » pour les personnes qui ne s'identifient ni à l'un ni à l'autre. Ils étaient 44% en 2023 et ne sont que 40% en 2024.

 

Au niveau mondial, toutes générations confondues, les femmes soutiennent davantage les LGBT+ que les hommes.

  • Au sein de la GenZ, les femmes sont 51% à souhaiter voir davantage de représentations LGBT+ dans les œuvres de fiction, contre 33% des hommes. 
  • Dans le monde, 65% des femmes de la GenZ approuvent la légalisation du mariage entre personnes du même sexe, contre seulement 45% des hommes. 
  • De même, les femmes (+ de 50% en moyenne) de tout âge sont plus nombreuses à soutenir les représentations LGBT+I+ portées par les marques que les hommes (39% en moyenne).

Sur le plan sociétal, le soutien à des mesures favorisant l’égalité des personnes LGBT+ poursuit sa stagnation

  • Alors qu’en 2023, 66% des Français étaient d’accord avec l’idée que les couples de même sexe devraient être autorisés à se marier légalement, ce chiffre passe à 62% cette année mais représente toujours une majorité relativement large avec 2/3 de la population.  
  • En écho, la proportion de ceux qui estiment que les couples de même sexe sont aussi capables que les autres parents d'élever des enfants avec succès diminue mais reste largement majoritaire, passant de 73% en 2023 à 69% en 2024.  
  • La part de ceux qui considèrent que les couples de même sexe devraient avoir les mêmes droits d'adopter des enfants que les couples hétérosexuels varie légèrement, passant de 67% à 65%. 
  • En revanche, comme en 2023, plus de la majorité des Français (52%) n’a rien contre les sportifs ou les sportives ouvertement gays, lesbiennes ou bisexuels, mais moins d’un sur trois (32%) souhaite voir davantage de représentations des LGBT+ dans les médias, la publicité, au cinéma, etc.  
  • Pour autant, 77% des Français estiment qu’il faut protéger les personnes LGBT+ contre les discriminations (emploi, logement, accès aux restaurants et magasins, etc.) et 61% se déclarent favorables à des lois interdisant ces discriminations dans tous les domaines ; on notera que 36% déclarent s’être opposé(e)s à quelqu’un exprimant des préjugés anti-LGBT+. 
  • La Pride concerne de plus en plus de Français, 15% ayant déjà participé à une marche ou un événement en rapport avec elle, +7 points / 2021. Une proportion à peu près équivalente (17%) a assisté au mariage d’un couple de même sexe (12% en 2021) et 22% ont déjà fréquenté un bar ou un night-club destiné en priorité aux personnes LGBT+.

Sur le plan du marketing et de la communication

  • La proportion de ceux qui, à l’échelle mondiale, apportent leur soutien aux entreprises et aux marques qui s’engagent activement en faveur de l'égalité des personnes LGBT+ est passée de 49% en 2021 à 44% en 2024 tandis que 20% s'y opposent désormais.  
  • Pour la France, 39% soutiennent ces entreprises, un chiffre également en baisse (-2 points par rapport à 2021), lorsque 24% ne partagent pas du tout leur engagement.  
  • Pour rappel, la GenZ représente 12% de la population française, et la population âgée de 65 ans et + atteindra bientôt 22%. 

Au moment des choix stratégiques de positionnement, de communication et de représentations de telle ou telle cible, il est essentiel à la fois de ne pas baisser la garde pour l’égalité des personnes LGBT+ et de bien connaître les valeurs et les attentes des consommateurs pour ne pas se couper d’eux, au risque de perdre son audience sous prétexte d’en conquérir une nouvelle. Certaines stratégies de communication d’entreprises ont été perçues comme « exagérées », créant ainsi des phénomènes qualifiés de PinkWashing pour ce qui a trait aux personnes LBGT+.


Droits et inclusion des LGBT+ : une marche d'endurance dans un climat hostile

De leurs débuts aux Etats-Unis, désormais étendus à de très nombreux pays, le mois de juin est traditionnellement consacré aux « Marches des Fiertés ». Dans ce contexte, Ipsos réalise chaque année depuis plus de 10 ans une enquête internationale faisant état de l'opinion des citoyens à travers le monde à l'égard des personnes LGBT+.

Alors que les clivages des opinions entre générations s’accentuent cette année encore, le soutien aux mesures d’inclusion en faveur des LGBT+, notamment transgenres, continue de s’effriter.

Où la France se situe-t-elle à l'échelle mondiale ? Que disent ces résultats des trajectoires de notre société ?

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