Nicolas Sarkozy en difficulté

Interview réalisée le 7 mars pour le quotidien Le Progrès

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Après un frémissement, les sondages stagnent pour M. Sarkozy. A-t-il raté son début de campagne ?

On ne peut pas dire ça car une entrée en campagne ne peut pas bouleverser complètement le rapport de force. Le but est de consolider son socle électoral, pour ensuite élargir sa base. Jusqu’à ces derniers jours, l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy s’était traduite (comme fin octobre début novembre au moment fort de la crise sur l’euro), par le fait qu’il rassemblait sur son nom plus de 80 % de ses électeurs de 2007 et qu’il prenait un tout petit peu sur le FN et sur l’électorat centriste. L’écart avec Marine Le Pen est redevenu important. De ce point de vue là, son entrée en campagne est assez réussie.

Le vote par adhésion est faible…

C’est un vrai marqueur de cette campagne. Le vote d’adhésion est aussi faible pour François Hollande que pour Nicolas Sarkozy mais il y a en plus un vrai rejet du président sortant, ce qui n’est pas le cas pour le candidat socialiste. D’où la stratégie de durcissement pour rendre un peu moins lisse François Hollande : Nicolas Sarkozy essaie de créer un rejet de François Hollande.

Etre "challenger", est-ce un avantage ?

Il y a une volonté dans l’opinion et dans les médias que l’écart se resserre et c’est favorable au challenger, donc cela peut être un avantage. Mais ce qui est terrible pour Nicolas Sarkozy, c’est que le rapport de force du deuxième tour qui est d’environ 60-40, reste plus ou moins stable. Les reports de voix n’évoluent pas. On peut se demander s’il est capable d’inverser le rapport de force.

Propos recueillis par Nathalie Maure, Le Progrès

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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