Offre TV jeunesse : les 4-14 ans savent ce qu’ils veulent
Les résultats de la 15ème vague du baromètre de l’offre TV jeunesse qui, depuis 1999, mesure l’image et la satisfaction à l’égard des chaînes et des programmes réservés au jeune public, ont été rendus début janvier. Les 4-14 ans font preuve d’un réel esprit de décision (57 % savent ce qu’ils vont regarder en allumant la télé) et d’une autonomie grandissante dans leur consommation y compris sur Internet. Les enfants jugent en outre les programmes des chaînes jeunesse en progrès, comme le révèlent Virginie Colnel et Anne Battestini d’Ipsos Media.
Á qui s’adresse le baromètre de l’offre TV jeunesse et à quelles fins ?
Virginie Colnel : Le baromètre de l’offre jeunesse s’intéresse à l’univers CanalSat ; cette dernière vague, la première depuis la fusion avec le bouquet TPS, a intégré de nouvelles chaînes dans l’étude. Voilà pourquoi on compte 17 chaînes contre 10 précédemment.
Anne Battestini : Les chaînes manquent d’indicateurs pour déterminer l’appréciation de leurs programmes par les jeunes téléspectateurs et leurs parents . Nous ne nous contentons pas de mesurer la fréquence d’écoute, nous travaillons sur des notions de notoriété, de comportements d’écoute, d’appréciation des chaînes et des programmes, de niveau de satisfaction, de profils d’image... Quelle est la chaîne la plus drôle, la plus cool, la plus ludique ou pédagogique, la plus « dans le vent » ? Le baromètre vise à identifier les points forts ou les points faibles de chaque chaîne, et à valoriser les performances sur cible.
Virginie Colnel : Nous ne suivons pas que les chaînes. Nous regardons aussi le rayonnement de leurs programmes ailleurs y compris sur l’hertzien. Je pense, par exemple, à High School Musical, un programme de Disney Channel qui est diffusé sur M6.
Les enfants sont-ils perdus face à l’offre de chaînes et de programmes jeunesse ?
V.C. : Notre baromètre révèle au contraire une vraie conscience de l’offre qui leur plaît. 57 % des 4-14 ans savent ainsi ce qu’ils vont regarder en allumant la télé. Ils sont 59 % à aller vers une chaîne bien précise avant de zapper.
A.B. : En parallèle, l’offre étant de plus en plus diversifiée, il semble plus difficile pour les jeunes d’avoir des programmes fédérateurs dont ils peuvent discuter entre eux : quand on pose la question, « Est-ce que tu parles des chaînes et des programmes de télévision avec tes copains ? », ils sont 52 % à répondre « oui » alors qu’ils étaient 62 % en 2000.
Comment les plus jeunes abonnés perçoivent-ils les programmes qui leur sont destinés ?
V. C. : Ils estiment qu’ils s’améliorent. 10 chaînes, sur les 17 concernées par l’étude, diffusent en effet des programmes dont une majorité d’enfants considèrent qu’ils sont meilleurs qu’avant. L'image des chaînes jeunesse, traditionnel moteur d'abonnement du satellite, paraît ainsi encore plus attractive.
Avez-vous constaté un gros écart entre le déclaratif enfant et celui des parents ?
A. B.: Sur la notoriété spontanée, nous constatons des écarts. Mais en assisté, il apparaît toutefois que les parents sont assez avertis de ce que regardent leurs enfants, surtout chez les plus petits. Nous avons surtout constaté qu’à la question sur les chaînes perçues comme les plus fédératrices « celles que l’on a envie de regarder avec ses enfants/ses parents », les parents citent les chaînes thématiques jeunesse. Les enfants évoquent au contraire les chaînes hertziennes ou les chaînes thématiques familiale. On est donc dans une situation d’empathie réciproque !
La convergence des médias occupe de plus en plus les esprits. Avez-vous intégré au baromètre des questions concernant Internet ?
A. B. : Les chaînes sont très attentives aux comportements de la cible enfant en matière d’interface multimédia, tant il est vrai que les jeunes pensent aujourd’hui télévision et Internet. Nous leur avons ainsi demandé s’ils se connectaient sur les sites et comment .18 % des 4-14 ans ont déclaré y aller « seul », 27 % « seul et accompagné » et 28 % « accompagné ». On constate que les enfants se familiarisent de plus en plus tôt avec ce canal de diffusion : la moitié des 4-7 ans vont sur les sites. Ils sont aussi de plus en plus autonomes : 6 % y vont en effet « seul » et 10% à la fois « seul et accompagné ».
Doit-on s’attendre à une part encore plus importante accordée à Internet dans le baromètre de l’offre TV jeunesse en 2008 ?
V. C. : Cela dépendra des souscripteurs. Jusqu’où souhaitent-ils creuser le sujet Internet, voire aborder un thème comme celui de la télévision mobile ? Mais il faudra sans doute faire des choix pour demeurer le plus pertinent.
Fiche technique :
Type d’étude : barométrique en multi souscription
Date de réalisation : du 22 au 28 novembre 2007
Echantillon :300 foyers abonnés à CanalSat interrogés avant et après fusion avec TPS : 300 parents et 300 enfants (filles et garçons à parité), âgés de 4 à 14 ans (1/3 enfants 4-7 ans, 1/3 8-10 ans, 1/3 11-14 ans).
Administration des questionnaires : par téléphone
Périodicité : Semestrielle (mai et novembre)
Présentation : individuelle aux équipes commerciales et éditoriales
Prochaine vague : mai 2008