OGM : les Français en attente d'informations

L'enquête réalisée par Ipsos pour la Plate-forme CFS-GNIS-UIPP confirme l'attachement de l'opinion à un modèle d’agriculture fondé sur le maintien d’exploitations familiales, le respect de la sécurité alimentaire des consommateurs et celui de l’environnement. Les Français sont ouverts au fait que l’agriculture puisse bénéficier de la recherche scientifique, à condition que celle-ci soit contrôlée et expliquée au consommateur . Ils semblent par ailleurs avoir pris plus de recul vis à vis des OGM et affichent une attitude plutôt pragmatique : en attente d’informations objectives à leur sujet ils sont prêts à écouter les avantages qui pourraient leur être attachés, particulièrement si ces derniers permettent une meilleurs préservation de l’environnement et sont autorisés. Mais derrière cette acceptation de principe, l’enjeu reste la légitimité des autorisations données pour leurs mises en culture.

La préservation de l'environnement : un enjeu majeur pour l'agriculture française

Si la majorité des Français souhaite que l'agriculture nationale puisse continuer à assurer sa fonction économique (nourrir les hommes et exporter), c'est sur le plan environnemental et social que s'expriment désormais le plus leurs préoccupations pour les années à venir.
Les résultats du sondage montrent clairement que la préservation de l'environnement, donc du cadre de vie, représente le véritable enjeu pour l'agriculture de demain : réduire l'utilisation des pesticides pour mieux préserver la qualité des sols, de l'eau et de l'air, développer l'usage de pratiques agricoles plus respectueuses de l'environnement, arrivent largement en tête des attentes exprimées par les interviewés : 79% et 73% respectivement qualifient en effet d'essentiel ou très important chacun de ces deux thèmes de préoccupation.
Les Français souhaitent également des campagnes habitées et actives : ils sont 60% à considérer ainsi qu'il est essentiel ou très important de permettre à un nombre suffisant d'agriculteurs de vivre de leur activité.


La recherche scientifique appliquée à l'agriculture est acceptée sous condition de contrôle et d'information.

Les Français ne souhaitent pas pour autant un "retour en arrière" de l'agriculture : dans leur très grande majorité (83%) ils considèrent la recherche scientifique comme très ou plutôt utile aux productions agricoles, sous réserve que celle-ci soit contrôlée par les pouvoirs publics (88%) et leur soit mieux expliquée (80%). Cette attente d'information croît avec le niveau d'éducation (91% des Bac +4 et plus).
Sur un plan consumériste les interviewés ont des a priori plutôt positifs et ne semblent pas craindre l'évolution technologique : près d'une personne sur deux (49%) trouve que le recours aux avancées de la science pour améliorer les modes de production agricoles représente plutôt une bonne chose pour le consommateur. Cette attitude est corrélée à l'âge (> 45 ans : 58% -


Derrière ce jugement de principe, comment les Français réagissent-ils lorsqu'il s'agit concrètement d'appliquer les résultats issus de la recherche scientifique à la production agricole, en utilisant les OGM ?

En fait, les Français n'ont pas une vision monolithique des OGM et ne les considèrent pas mauvais par essence. Pragmatiques, ils sont en attente d'informations tant sur le plan de leurs avantages que de celui de leurs inconvénients. L'évocation des OGM génère chez les français à la fois un fort sentiment de méfiance (89%) mais également de grande curiosité (73%). Si la question de l'avenir des OGM partage davantage l'opinion publique, cette dernière ne les rejette pas pour autant d'emblée ; c'est même le sentiment positif qui l'emporte, plus d'un Français sur deux (55%) considère qu'ils sont porteurs de promesses. Cette attitude est plus particulièrement partagée par les 18-24 ans (61%) , les diplômés de l'enseignement supérieur (65%) et les habitants des grandes agglomérations (64%). En revanche, 40% estiment les OGM sans avenir, cette attitude se retrouvant dans des proportions proches au sein de toutes les catégories de la population en dehors de celles pré-citées.
Il n'en demeure pas moins que les trois-quarts des sondés se sentent mal informés sur les OGM, aussi bien en ce qui concerne leurs avantages que leurs inconvénients. Les moins de 25 ans, les hommes et les diplômés de l'enseignement supérieur sont les catégories qui s'estiment néanmoins un peu mieux informées que la moyenne.


Comment l'opinion publique réagit-elle lorsqu'on inscrit les OGM dans une perspective concrètement positive ?

Mieux préserver l'environnement par des pratiques et conduites agricoles plus raisonnées est, comme nous l'avons vu, un sujet qui préoccupe particulièrement les Français dès lors qu'on évoque l'agriculture. Et même si pour l'instant c'est un sentiment de méfiance qui domine, deux personnes sur trois trouveraient normal que les OGM soient cultivés en France s'ils permettaient de réduire l'usage des pesticides (68%) ou permettaient de développer des pratiques plus respectueuses de l'environnement (63%). Cette opinion est plus marquée chez les jeunes générations (78% des 18-24 ans et 75% des 25-34 ans) .En dehors du critère âge, elle se retrouve dans toute la population (peu de différences selon le sexe, la catégorie socioprofessionnelle ou la région d'habitat)
Cette acceptation conditionnelle de la culture des OGM reste majoritaire pour tous les autres types de résultats proposés aux interviewés et suit la même hiérarchie que celle mesurée pour les préoccupations vis à vis de l'agriculture.

S'ils apprenaient que les aliments qu'ils achètent habituellement contiennent des ingrédients issus d'OGM dont la culture a été autorisée en France, 57% des Français déclarent qu'ils continueraient certainement (20%) ou probablement (32%) à les acheter. Cette opinion est de nouveau plus exprimée par les moins de 35 ans (56%) comparativement à leurs aînés (plus de 45 ans : 49%).
L'argument de l'autorisation de culture des OGM en France ne suffit pas à convaincre 47% des Français. Néanmoins, près de la moitié des interviewés ayant cette opinion (22%) s'avèrent plus convaincus dès lors qu'on associe aux OGM un bénéfice environnemental. Les plus de 60 ans (25%) et les habitants du sud du pays (Sud Ouest 28%/Méditerranée 26%) sont les plus sensibles à cet argument.


L'évolution des risques alimentaires : pas de dramatisation excessive

Certes, 39% de la population interrogée estime que les risques alimentaires sont plus nombreux qu'avant. Mais ce noyau d'inquiétude ne doit pas masquer le fait que pour 45% ces risques ne sont aujourd'hui "ni plus ni moins élevés" et que ce sont les contrôles qui ont augmenté. Ils sont 14% à trouver que ces risques ont diminué.
Les jeunes sont d'ailleurs les plus nombreux à considérer que les risques alimentaires ne sont pas plus nombreux qu'avant mais que les contrôles ont augmenté (55% vs 45% pour la moyenne nationale). Indépendamment de l'âge, on note également une corrélation entre cette opinion et le niveau d'éducation des interviewés : plus ces derniers sont diplômés plus ils relativisent les risques au profit des contrôles effectués.


Les champs d'essais OGM sont admis par la majorité des Français, du moment qu'ils sont autorisés….

Les Français affichent une attitude plutôt pragmatique en ce qui concerne les essais plein champ des maïs OGM : 63% estiment en effet qu 'il n'est pas du tout ou plutôt pas normal que ces derniers soient détruits par des opposants, du moment qu'ils ont été autorisés et qu'ils sont contrôlés par les pouvoirs publics. Les habitants du Sud Ouest (74%) partagent cette opinion plus fortement que la moyenne nationale.


… mais un certain manque de confiance subsiste.

60% des interviewés estiment que les maïs OGM, du moment qu'ils ont été autorisés devraient pouvoir être cultivés par les agriculteurs qui le souhaitent, mais la même proportion ne pense pas pour autant qu'autorisation signifie obligatoirement absence de risques pour le consommateur.
Ils ne sont que 42% à faire confiance aux pouvoirs publics dans les décisions d'autorisation qui ont été prises. Cette attitude diffère assez fortement selon l'âge : les plus de 60 ans sont les plus confiants (53%) dans ces décisions alors que les 35-44 ans sont plus méfiants que la moyenne. (confiance : 36%/méfiance 64%)

Plate-forme CFS-GNIS-UIPP : Philippe Gracien (directeur général du GNIS)

Site web : www.ogm.org

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