Opposition : l'union is a long, long road….

L'enquête Ipsos / Le Figaro montre que si les Français, et plus largement encore les sympathisants de droite, souhaitent la création d'une formation unique de l'opposition, aucune des personnalités actuelles de l'opposition n'apparaît aujourd'hui assez rassembleuse pour la diriger.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Lassé par les querelles intestines et les rivalités personnelles, l'électorat de droite exprime aujourd'hui une forte demande d'union. Souhaitée par les Français dans leur ensemble (59% y sont favorables), l'union de l'opposition est en effet plébiscitée par tous les sympathisants de droite : 86% des sympathisants UDF et 82% de ceux du RPR se prononcent en faveur de la création d'une formation politique unique regroupant les partis de l'opposition parlementaire. Pour les électeurs de droite, c'est d'abord et avant tout le choc des ambitions personnelles qui explique l'actuelle difficulté de l'opposition à s'unir. Citée par 58% des sympathisants de droite, cette raison devance très largement les différences de projet politique entre formations (17%) ou les stratégies partisanes des uns et des autres.Dans ce contexte, que les avis de l'électorat de droite sur les modalités de l'union divergent est plutôt secondaire. 44% et 46% des sympathisants UDF et RPR souhaitent une fédération des formations actuelles alors que respectivement 40% et 36% se prononcent pour la dissolution des formations actuelles et la création d'un nouveau parti.

Le désir d'union exprimé par l'électorat de droite se heurte toutefois très vite à la réalité des divisions qui traversent cet électorat. Aucune personnalité de droite n'apparaît en effet aujourd'hui en capacité d'incarner cette union et de fédérer l'opposition.Au sein de l'ensemble de l'électorat de la droite parlementaire, aucun des "poids lourds" de l'opposition ne recueille une majorité d'opinions favorables. Avec 48% d'électeurs de droite estimant qu'il ferait un bon président pour cette formation unique de l'opposition, contre 48% d'avis inverse, Alain Juppé réalise le meilleur score. Philippe Séguin (46% d'opinions favorables contre 49%), Edouard Balladur (46% contre 51%), Alain Madelin (44% contre 48%) et Philippe Douste-Blazy (41% contre 48%) ont un différentiel d'opinion légèrement négatif. Quant aux autres personnalités, François Bayrou (51%), Michèle Alliot-Marie (61%), Charles Pasqua (64%) et Nicolas Sarkozy (73%), elles suscitent une majorité de jugements négatifs.Même au sein de chaque formation de la droite parlementaire, le rassemblement paraît difficile. A l'UDF, si François Bayrou, avec 55%, est le seul à être jugé comme un bon président possible pour une formation unie, il doit néanmoins composer avec une minorité non négligeable de rejet (38%). Sa posture est toutefois meilleure que celle de la présidente du RPR, fragilisée au sein même son camp : 57% des sympathisants de ce parti estiment en effet que Michèle Alliot-Marie ne ferait pas une bonne présidente pour une formation unie de l'opposition. Au sein du parti gaulliste, seul Philippe Séguin bénéficie d'un crédit majoritaire (53%), mais lui aussi, comme François Bayrou à l'UDF, doit compter avec une forte minorité de rejet (42%). Et si, finalement, l'union passait, pour l'opposition, par le renouvellement de son personnel politique ?

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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