Paix: les Israéliens reprennent espoir

Le Premier ministre israélien Ehud Barak, qui s'est engagé dans un marathon diplomatique pour tenter d'établir la paix au Proche-Orient, est fortement soutenu par les Israéliens. La communauté juive aux Etats-Unis nourrit elle aussi de grands espoirs de paix.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Le nouveau Premier ministre Ehud Barak "réussira à établir la paix avec les Palestiniens et les Syriens" pour la majorité (57%) des Israéliens, selon un sondage réalisé le 13 juillet par le quotidien Globes (1). Par ailleurs, 11% pensent que la paix ne sera possible qu'avec les Palestiniens, et 2% qu'avec les Syriens. Les autres, soit 11% des sondés, ne se prononcent pas, préférant peut-être attendre le début de réelles négociations. En 1996, au début de l'investiture de Benjamin Netanyahu, les Israéliens étaient beaucoup plus sceptiques, puisqu'à la même question, seulement 26% d'entre eux croyaient à la paix entre Israël et ses voisins arabes. Les nombreuses déclarations pacifistes d'Ehoud Barak ont ainsi trouvé écho dans l'opinion publique.

Depuis qu'il a officiellement pris ses fonctions de Premier ministre, le 7 juillet, Barak a entamé une véritable tournée diplomatique consacrée à la relance du processus de paix israélo-arabe. Le 9 juillet, il rencontre le président égyptien Hosni Moubarak. La rencontre avec le président de l'autorité palestinienne Yasser Arafat, le 11 juillet au poste frontière d'Erez, dans la bande de Gaza, se solde par l'engagement commun de "surmonter les obstacles sur la voie de la paix". Le 14 juillet, lors d'une entrevue avec le roi Abdallah II dans la ville portuaire d'Aqaba, Ehud Barak promet d'associer la Jordanie au processus de paix. Lors de sa première rencontre avec Bill Clinton, le 15 juillet, le Premier ministre a expliqué qu'il était "prêt à prendre rapidement des décisions importantes en faveur d'une paix globale".

Selon l'étude réalisée par Israël policy form (2), groupe de pression favorable au processus de paix, la communauté juive américaine nourrit également de grands espoirs de réconciliation. Près des deux tiers d'entre eux (63%) ont une impression favorable sur le parti travailliste israélien (contre seulement 2% d'opinion défavorable et 35% qui ne se prononcent pas). Les trois-quarts pensent que "Barak sera plus à même d'instaurer la paix que Netanyahu", et qu'il peut contribuer à "améliorer l'image d'Israël".

Le processus de paix semble en passe d'être débloqué. Reste en suspens l'avenir de Jérusalem ; la majorité des juifs américains (55%) reste opposée à un compromis sur le statut de la ville. Or le sort de Jérusalem, ville-culte pour les trois religions monothéistes du monde, est un élément décisif de l'instauration d'une paix durable au Proche Orient.

(1) Enquête réalisée par Globes-Smith, publié dans le quotidien israélien Globes. 506 israéliens interrogés par téléphone les 11 et 12 juillet 1999
(2) 606 Américains-juifs interrogés par téléphone du 27 juin au 1er juillet 1999.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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