Sarkozy-Chirac-Raffarin : premier podium du Baromètre du potentiel électoral Ipsos-Le Vrai Journal
Le nouveau baromètre du potentiel électoral Ipsos-Le Vrai Journal, qui ne doit pas être confondu avec des intentions de vote, est destiné à suivre dans le temps le potentiel électoral, c’est-à-dire la capacité d’attraction et de rassemblement des principales personnalités politiques susceptibles d’être présentes au 1er tour de l’élection présidentielle de 2007. A l’inverse, l’évolution de la part des Français considérant comme "tout à fait exclu" qu’ils votent pour chacun de ces candidats possibles constituera également une indication sur leur difficulté à rassembler un nombre significatif d’électeurs. La première vague du baromètre confirme la forte popularité de Nicolas Sarkozy, qui occupe la première place du palmarès devant Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin.
Un potentiel électoral aujourd'hui favorable aux personnalités politiques de droite
La compétition présidentielle encore lointaine met en relief le handicap de départ de la gauche. A la rentrée 2003 et après un été marqué par les conséquences politiques de la canicule mais aussi par un climat économique et social tendu, ce sont pourtant des personnalités politiques de droite qui bénéficient, aujourd'hui, du plus fort potentiel électoral auprès des Français. Ce résultat s'explique bien évidemment en partie par la situation de sortant de Jacques Chirac, par un Premier ministre qui apparaît comme un candidat potentiel et par la forte popularité dont bénéficie Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy est aujourd'hui l'homme politique qui dispose du plus fort potentiel électoral, 56 % des Français considérant que leur vote en sa faveur lors du 1er tour de la prochaine élection présidentielle serait certain (11 %) ou possible (45 %). Son action, perçue comme positive dans l'opinion ces derniers mois, mais aussi sa capacité à susciter de l'attraction au-delà de son propre camp, expliquent ce résultat qui le place en tête des personnalités.
Il est suivi par Jacques Chirac (48 % considèrent comme certain ou possible un vote en sa faveur), soulignant ici que l'éventualité d'un troisième mandat du président de la République ne suscite pas aujourd'hui d'hostilité majeure au sein de l'opinion même si cette question n'est pas source de controverse.
Jean-Pierre Raffarin dispose d'un potentiel électoral de 44 %, le plaçant en troisième position de ce classement, ex æquo avec Jack Lang, première personnalité de gauche citée devançant Bertrand Delanoé (42 %), François Hollande (37 %), Martine Aubry (36 %), Laurent Fabius (35 %) et Dominique Strauss-Kahn (32 %). La faiblesse de ces encarts entre les principaux leaders socialistes illustre le caractère très concurrentiel de la compétition interne à gauche qui reste très ouverte.
A droite, en dehors du Ministre de l'Intérieur et du couple exécutif, François Bayrou bénéficie d'un potentiel de 40 %, alors qu'Alain Juppé (33 % de potentiel mais 62 % de Français considérant que leur vote en sa faveur est tout à fait exclu, soulignant la persistance de son problème d'image depuis les grèves de 1995) et Alain Madelin (29 %) ne rencontrent pas la même adhésion.
Les scores en demi teinte de François Hollande et d'Alain Juppé illustrent la difficulté que rencontrent les chefs de partis à rassembler, leur fonction "crispant" le plus souvent l'électorat de l'autre bord.
Au-delà de ces résultats d'ensemble, les réponses selon la sympathie partisane des personnes interrogées illustrent la préférence des Français se réclamant des partis de la gauche parlementaire pour Jack Lang devant Bertrand Delanoé, François Hollande et Martine Aubry (ces trois leaders socialistes étant à peu près au même niveau), Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn bénéficiant d'un accueil plus réservé.
Parallèlement, l'électorat de droite place à nouveau Nicolas Sarkozy en tête devant Jean-Pierre Raffarin et Jacques Chirac (même si les écarts entre ces trois personnalités restent faibles), ce dernier bénéficiant de la plus forte proportion de sympathisants de droite à se déclarer " certains " de voter pour lui. Enfin, l'électorat d'extrême droite, s'il place logiquement en tête Jean-Marie Le Pen, n'exclut pas pour autant de se prononcer pour une personnalité issue de la droite parlementaire. Près des deux tiers d'entre eux considèrent comme certain ou possible de voter pour Nicolas Sarkozy et environ un sur deux pour Jean-Pierre Raffarin et Jacques Chirac.
Des "noyaux durs" qui laissent apparaître une hiérarchie différente pour Jean-Marie Le Pen et José Bové
Même si des personnalités d'extrême droite ou d'extrême gauche (Jean-Marie Le Pen et Olivier Besancenot) ou des nouveaux venus en politique plus atypiques tels que José Bové ne figurent qu'en queue de peloton dans ce classement, il est à noter que certains d'entre eux rassemblent pourtant des "noyaux durs" d'électeurs acquis (c'est-à-dire les Français "certains" de voter pour eux) non négligeables.
A ce titre, même si le potentiel électoral du leader du Front National n'est que de 20 %, 6 % des Français considèrent néanmoins qu'il est certain qu'ils votent pour lui s'il est présent en 2007 alors que seulement deux personnalités réunissent plus d'électeurs acquis que lui (Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac avec respectivement 11 % et 10 %) et qu'il fait jeu égal sur cet indicateur avec Jean-Pierre Raffarin.
De la même manière, même si José Bové ne dispose que d'un potentiel électoral de 33 %, 5% des Français considèrent un vote en sa faveur comme certain dans l'éventualité de sa candidature. Ses plus fidèles partisans se recrutent plus spécialement auprès des plus jeunes (les moins de 25 ans) mais aussi auprès des ouvriers et des sympathisants communistes, écologistes et de l'extrême gauche.