Suède : les sociaux-démocrates affaiblis se maintiennent au pouvoir
Le parti social-démocrate recule très fortement aux élections législatives du 20 septembre. Mais l’opposition de droite n’en profite guère et la formation gouvernementale doit trouver des soutiens sur sa gauche.
Les élections législatives suédoises du 20 septembre 1998 ont fait plus de vaincus que de vainqueurs. Le parti social-démocrate est en position de conserver le pouvoir mais il se trouve très affaibli par les résultats. Avec 36,5% des suffrages exprimés, le SDP obtient son plus mauvais score depuis 1922 et recule de neuf points par rapport à sa performance des législatives de 1994 (45,3%). Ce recul du parti gouvernemental, annoncé par les sondages, s’explique essentiellement par l’hostilité de l’électorat à l’égard de la cure d’austérité que les sociaux-démocrates ont administré au pays dans la dernière période.
Cette interprétation est cohérente avec le succès enregistré par le " Parti de la gauche " qui, avec 12% des suffrages, double pratiquement son score de 1994 (6,2%). Cette formation a fait campagne sur les thèmes socialistes traditionnels de la protection sociale et de la défense du secteur public. La contestation du gouvernement de Goeran Persson n’a, par contre, guère profité à la principale formation de droite, le parti conservateur de Carl Bildt. Celui-ci échoue dans sa tentative d’alternance en ne recueillant que 22,7% des voix, soit seulement 0,3% de plus qu’il y a quatre ans.
L’avenir politique de la Suède n’est pas éclairci par le verdict des électeurs. Le Premier Ministre sortant a indiqué sans attendre qu’il comptait bien poursuivre sa tâche avec le soutien de parti de la gauche et des écologistes (stables à 4,5% des voix). Cela ne sera pas aisé. Le parti de la gauche entend conditionner son soutien à une réorientation de la politique gouvernementale incluant, par exemple, la réduction du temps de travail à 35 heures. Qui plus est, il manque un siège pour que le " bloc de gauche " (sociaux-démocrates et parti de la gauche) obtienne la majorité absolue au Parlement. Le soutien des écologistes risque de se révéler indispensable – mais ceux-ci ne s’entendent pas avec le parti de la gauche…