Un cinquième des actifs victimes d'un accident du travail
Les accidents du travail touchent inégalement les catégories sociales, selon une enquête FNATH (Fédération Nationale des Accidentés du Travail et des Handicapés)-Ipsos. Leur indemnisation est, par ailleurs, jugée difficile par une majorité.
Un cinquième (19%) des actifs interrogés déclarent avoir déjà été victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle.
La survenue d’accidents ou de maladies professionnelles apparaît beaucoup plus fréquente chez les hommes que chez les femmes (26% contre 10%). Elle est de 32% dans les catégories ouvrières, 27% chez les artisans commerçants, 13% parmi les employés et professions intermédiaires et 8% parmi les cadres supérieurs ou professions libérales. Logiquement, les accidents du travail et maladies professionnelles vont également de pair avec l’indicateur de niveau social que constitue le niveau de revenu : de 24% à moins de 108 000 F de revenu annuel à 7% à plus de 300 000 F.
L’arrêt maladie et la reconnaissance d’invalidité
La quasi totalité des personnes concernées (88%) déclarent s’être vues à cette occasion délivrer un arrêt de travail.
En revanche, la reconnaissance d’une invalidité ou d’une incapacité consécutives à un accident du travail ou à une maladie professionnelle reste un fait minoritaire, ne touchant que 21% des personnes ayant eu un accident du travail ou une maladie professionnelle.
Sur l’ensemble des actifs, les arrêts de travail consécutifs à un accident ou à une maladie de nature professionnelle représentent 16% de la population, les reconnaissances d’incapacité ou d’invalidité, 4%.
Le sentiment de risque professionnel
Lorsqu’on leur demande de réfléchir à la situation dans leur activité professionnelle, près des deux tiers des actifs (62%) déclarent avoir le sentiment que les mesures de prévention des accidents du travail ou des maladies professionnelles sont suffisantes, contre 34% qui les jugent insuffisantes.
Il est intéressant de constater que la perception des mesures de prévention selon les différentes catégories interrogées ne recoupe pas véritablement la " cartographie " des accidents et maladies professionnelles : certes, les ouvriers parmi lesquels l’incidence de ce type d’accidents est la plus élevée sont un peu plus nombreux que la moyenne (42%) à juger insuffisantes les mesures de prévention. Mais finalement, les cadres supérieurs chez lesquels les accidents du travail sont quatre fois moins nombreux, sont 30% à juger de même. Exemple plus frappant encore, 40% des victimes d’accidents ou de maladies professionnelles estiment insuffisantes les mesures de prévention, contre 33% parmi ceux qui n’ont pas été touchés par ce type d’accidents. D’autres critères d’opinion que le simple jugement " rationnel " interviennent donc ici.
Les conséquences des accidents et maladies professionnelles
Pour les personnes interrogées, c’est en premier lieu la vie personnelle (vie privée et vie familiale, loisirs), qui est affectée par les accidents ou maladies de nature professionnelle (52%), assez logiquement si l’on considère que c’est là le premier domaine d’intérêt des Français. Viennent ensuite le domaine de l’emploi, cité par près d’un tiers (32%) et finalement le niveau de vie (13%).
Les catégories les plus aisées (hauts revenus, cadres supérieurs) sont plus nombreux à citer les conséquences sur la vie personnelle, tandis que les plus modestes mentionnent plus fréquemment le niveau de vie. En revanche, si l’on a été victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, les jugements sont assez différents et l’emploi prend alors un relief particulier, devenant la première conséquence pour 43%, devant la vie personnelle (38%) et le niveau de vie (16%).
La difficulté à obtenir une indemnisation
Pour une très forte majorité d’actifs (80%), l’obtention d’une indemnisation - pour ceux qui peuvent y prétendre - reste plutôt difficile (54%) ou très difficile (26%) à obtenir. La structure des réponses est ici équivalente que l’on ait, ou non, soi-même été touché par les accidents du travail ou les maladies professionnelles.