Un projet qui attire les classes moyennes

Les adeptes de la réduction du temps de travail se recrutent d’abord parmi les professions intermédiaires, les femmes et dans le secteur public.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Le camp des salariés  qui perçoivent positivement la perspective des 35 heures est assez caractérisé. Ce mot d’ordre séduit avant tout les «classes moyennes». Ce sont les professions intermédiaires, et tout particulièrement les cadres moyens, qui ont bonne opinion de la réforme prônée par le gouvernement. Les cadres supérieurs sont moins conquis, mais demeurent majoritairement favorables aux 35 heures. Vers l’autre bout de l’échelle sociale, les employés sont sensiblement plus réticents. Quant aux ouvriers, ils semblent se méfier majoritairement de la baisse du temps de travail.

Logiquement, ces sont les personnes qui disposent de revenus moyens qui sont les plus sensibles aux avantages des 35 heures.

Les partisans de cette réforme sont plus souvent féminins que masculins, âgés que jeunes. La réduction de la durée légale du travail séduit, comme il se doit, spécialement les salariés qui font de une à deux heures supplémentaires. On remarque aussi que cette mesure intéresse énormément plus dans le secteur public que dans le privé. Et que c’est à l'intérieur des entreprises de taille moyenne que les 35 heures semblent avoir la meilleure réputation.

 Mais le clivage qui oppose, au sein du monde du travail, partisans et adversaires des 35 heures n’est pas seulement sociologique. Il apparaît au moins autant idéologique. Ce projet ne séduit véritablement que les sympathisants de la CFDT - la confédération à la pointe de ce combat - et des syndicats enseignants. La différence de réaction est encore plus nette selon la sensibilité politique des salariés. Ce sont les sympathisants socialistes et écologistes, et dans une moindre mesure communistes, qui y voient le plus d’avantages. A l’opposé, les proches de l’opposition UDF-RPR se montrent méfiants tandis que ceux du FN y sont majoritairement hostiles.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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