Chronique d'une génération : les années 90 racontées par une écologiste convaincue

Créé en 1975, Ipsos fête en 2015 ses 40 ans. L’occasion de revenir sur ces quatre décennies, en donnant la parole pour chacune d’entre elles à des anonymes qui en délivrent leur vision personnelle. Sandra, responsable RSE au sein d’une grande entreprise, nous raconte sa vision de l'écologie depuis les années 90. Une décennie intimement liée aux enjeux écologiques et aux premières prises de conscience sur notre manière d'utiliser les ressources naturelles de la planète.

« C'est déjà demain »
 

Le vendredi 3 juillet à 17 h 55 précises, heure de Paris, l’avion solaire Solar Impulse 2 atterrit à Hawaï. Avec 117 heures et 51 minutes passées en l’air, au-dessus de l’océan Pacifique, son pilote, André Borschberg, vient de battre le record du plus long vol en solitaire sans escale, ni autre carburant que les rayons du soleil. Bertrand Piccard, initiateur du projet, déclare en substance aux médias « Ce vol démontre que si des solutions technologiques existent pour voler jour et nuit dans un avion sans carburant, alors il est possible que ces mêmes technologies puissent être utilisées efficacement dans notre vie quotidienne pour réaliser des économies d'énergie et réduire les émissions de CO2. » Et moi je pense : « Ca y est ! C’est déjà demain ! Enfin… »

Flash-back. Début des années 90. Diplôme d’ingénieur de Centrale en poche, je n’ai qu’une idée en tête : apporter ma contribution à la grande aventure du « Développement Durable », ce  « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». L’expression est popularisée par Boutros Boutros Ghali, secrétaire général de l'ONU, à l'occasion du discours d'inauguration de la Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement, à Rio, en 1992. Le concept marque un tournant dans l’histoire de l’écologie. Exit la décroissance et le fantasme d’un retour en arrière. Ecologie, économie et technologies doivent désormais se conjuguer pour construire le futur d’une humanité qui continue de se développer, de progresser. Une humanité tournée vers les énergies renouvelables et non polluantes, dont la plus puissante d’entre elles : le soleil. En 1997, 183 pays signent le protocole de Kyoto, et s’engagent à corriger les effets néfastes du réchauffement climatique.
 

Mais près de 20 ans plus tard, le compte n’y est pas. Les pays développés n’ont réduits que de 14 à 13 milliards de tonnes annuelles leurs émissions de dioxyde de carbone, et dans le même temps, les pays émergents dont la Chine et l’Inde, sont passés de 7 à 21 milliards de tonnes. Pourtant, en 20 ans, les technologies de production d’énergie propre – dont l’énergie solaire, ma spécialité – ont accomplies de fantastiques progrès, même si de nombreuses questions, dont celle, cruciale, du stockage de cette énergie, restent encore à résoudre. Mais la réponse tient en quatre mots : « volonté politique et économique », d’y aller, enfin, vraiment, vers ce « Développement Durable ». À l’heure de la COP21, il est temps de prendre conscience que nos décisions d’aujourd’hui portent en germe notre futur. Car oui, c’est déjà demain. Un demain « solaire », si nous le voulons, ou un demain de catastrophes naturelles hors de contrôle si nous ne parvenons pas à contenir le réchauffement climatique. J’ai toujours pensé, depuis le début de mon engagement, que nous sommes responsables de l’état dans lequel nous allons transmettre cette planète à nos enfants et petits-enfants. Que les miens puissent me regarder avec une certaine fierté, dans 20 ou 30 ans, me ferait « chaud au cœur »…

40 ANS D'HISTOIRE AVEC IPSOS


87% des enfants estiment que les adultes ne font pas assez d’efforts pour protéger l’environnement !


Fin mai 2015, Récylum et Ipsos ont interrogé 500 enfants de 8 à 11 ans afin de recueillir leur perception quant à la protection de l’environnement. Leurs réponses montrent qu’ils ont conscience de la nécessité d’agir, qu’ils se sentent concernés et essaient de se mobiliser à leur niveau.

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