Déchets sauvages, tri, écogestes : les Français en progrès sur la route des vacances

Pour la 11ème année consécutive, la fondation Vinci Autoroutes et Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs présentent les résultats du baromètre des gestes éco-responsables sur la route des vacances des Français. Les objectifs, sont de mesurer l’évolution des habitudes des Français face au respect de l’environnement en vacances, de détecter les changements de comportements et de comprendre les freins à des comportements plus vertueux.

Auteur(s)
  • Salomé Quétier-Parent Directrice d'études, Public Affairs
  • Alexandre Leray Chargé d'études senior
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs
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Chiffres clés

▶︎ Plus d’un Français sur cinq jette des déchets par la fenêtre de sa voiture sur autoroute et plus d’un sur trois le fait sur la voie publique

▶︎ Un Français sur quatre considère que montrer l’exemple est un moyen efficace pour lutter contre le jet de déchets sauvages (24%)

▶︎ 52% des Français ont appris le respect de l’environnement avant tout par leur mère vs 24% par leur père

▶︎ 51% des parents d’enfants de 5-17 ans déclarent s’être fait reprendre par leurs enfants pour avoir mal trié des déchets ou avoir jeté un déchet par terre

 

Le fléau du jet de déchets : enfin des progrès notables

Après plusieurs années sans progrès, le jet de déchets sur autoroute connait enfin une baisse significative. Sur autoroute, plus d’un Français sur cinq, admet jeter des déchets par la fenêtre de sa voiture (22%), une proportion en baisse de 5 points par rapport à 2024. Les Français jettent des déchets organiques (19 %, -4 points), des mégots (18% des fumeurs, -6 points), des papiers ou des emballages (6%, -5), tout comme des bouteilles en plastique ou des canettes (6%, -3 points). Signe d’impatience ou de défaut de conscience écologique, un Français sur dix (10 %) avoue se débarrasser immédiatement des déchets dans sa voiture, sans attendre de trouver une poubelle, alors qu’il y en a sur toutes les aires d’autoroutes (soit toutes les 10 minutes de trajet environ).

 

Sur la voie publique également, les comportements des Français se sont améliorés : 37 % d’entre eux avouent jeter des déchets sur les trottoirs ou dans les rues, un chiffre en une baisse de quatre points par rapport à 2024. Quel que soit le type de déchets, les niveaux restent cependant élevés : déchet organique (30 %, -2 points), mégots de cigarette (29 % des fumeurs, -5 points), papier, mouchoir ou emballage (11 %, -5 points) et bouteille en plastique ou canette (6 %, -4 points).

Sur l’autoroute comme sur la voie publique, les moins de 35 ans sont parmi ceux qui jettent le plus (28% sur l’autoroute et 44% sur la voie publique), malgré des progrès importants cette année.

Une plus grande lucidité sur les conséquences des jets de déchets

Après plusieurs vagues de minimisation des risques, les Français semblent reprendre conscience des conséquences multiples du jet de déchets. Ainsi, cette année, 76% des Français estiment que jeter un déchet par la fenêtre de sa voiture augmente beaucoup le risque de pollution (+9 points), 76% estiment que cela augmente beaucoup le risque pour la biodiversité (+12 points), 71% considèrent que cela augmente beaucoup le risque d'accident du personnel d'entretien (+12 points) et 66% le risque d'incendie (+7 points).

 

Manque d’information ou mauvaise foi, les Français à qui il arrive encore de jeter des petits déchets sur l’autoroute pensent que ce n’est pas grave car le déchet se décompose rapidement et que cela ne perturbe pas la biodiversité (36 %, -3 points) ou que personne ne sera gêné ou ne s’en rendra compte (19 %, -5 points).

Les fumeurs qui jettent leur mégot par la fenêtre, plus nombreux à sous-estimer les conséquences de ce geste

18 % des fumeurs, soit près d’un sur cinq, reconnait jeter des mégots par la fenêtre de sa voiture et un certain nombre d’entre eux ont tendance à minimiser l’impact de ce geste.

Les fumeurs jetant leur mégot par la fenêtre de leur voiture sont ainsi beaucoup moins nombreux que l’ensemble des Français à considérer comme extrêmement importants, le risque d’incendie (55 % vs 81 %) et le risque de pollution des eaux et des sols (51 % vs 78 %). D’ailleurs, 34 % d’entre eux (vs 20 % de l’ensemble des Français) considèrent que le jet de mégot n’a presque jamais de conséquences graves. Pourtant 28 % d’entre eux ont déjà été affectés de façon directe par des incendies de forêt.

 

La proximité du risque semble cependant avoir une influence sur les comportements, puisque les fumeurs des régions les plus exposées jettent un peu moins leurs mégots que dans les autres régions. Ainsi, sur autoroute, le jet de mégots concerne 11 % des fumeurs de Nouvelle-Aquitaine, 14 % de ceux de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Corse, et 13 % de ceux d’Occitanie, contre 21 % pour la région Ile-de-France et 24 % pour les régions Centre-Val de Loire et Pays de la Loire.

Le tri des déchets en vacances : une dynamique positive mais des progrès restent à faire !

En vacances, certains ont tendance à relâcher leurs efforts lorsqu’il s’agit de trier ses déchets. De fait, alors que le tri est quasi généralisé à domicile, seuls 87% des Français déclarent trier régulièrement leurs déchets sur leur lieu de vacances et 77% le font lors de leur trajet sur autoroute soit 10 points moins

 

L’évolution est plutôt positive mais les progrès sont encore très lents et surtout assez irréguliers. In fine, en 10 ans, la part de Français triant leurs déchets sur leur lieu de vacances n’a augmenté que de 4 points, et celle de ceux triant leurs déchets sur les aires d’autoroutes n’a augmenté que de 6 points. La principale justification invoquée pour ne pas trier ses déchets sur l’autoroute reste l’envie d’aller au plus vite en utilisant la poubelle la plus proche (46 %). Signe d’une meilleure compréhension des règles de tri, l’hésitation sur le choix de la poubelle est de moins en moins avancée (29 %, -5 points en 4 ans).

Pour faire évoluer les comportements, contrôler mais aussi éduquer

Face au constat sur le jet de déchets, les Français sont majoritairement favorables à des mesures répressives (56%), notamment l'augmentation des amendes (33%) et la surveillance par caméras (23%).
Cependant, les autres alternatives restent des leviers essentiels du point de vue des Français (44%), notamment le fait de montrer l’exemple à ses enfants, amis ou parents (24%). 
Dans les faits, la présence d'enfants incite ainsi beaucoup de parents à être plus vigilants sur le ramassage de ses papiers ou restes de pique-nique (34%, +8 points en 9 ans) et sur le tri sur les aires d’autoroute (31%, +6 points en 9 ans).

 

Autre enseignement intéressant de cette édition : le respect des règles de vie en société apparaît cette année comme la principale motivation pour ne pas jeter de déchets sur l'autoroute (48%, +9 points). La hausse de cette motivation coïncidant avec la diminution du jet de déchets, elle suggère que le sens du collectif est un levier d'action efficace contre le jet de déchets.

La transmission familiale des gestes écologiques : un levier puissant à entretenir

Pour la première fois, l'étude explore l'influence de la parentalité sur les comportements écologiques. L’éducation des plus jeunes à l’écocitoyenneté est en effet primordiale pour ancrer durablement les bons réflexes, et les Français dans leur ensemble déclarent que ce sont leurs parents qui les ont le plus positivement influencé dans leur apprentissage du respect de l’environnement (65%), loin devant les médias (38 %) et les associations environnementales (37 %). Une fois adultes, les Français, parents d’enfants de 5 à 17 ans, considèrent que c’est auprès d’eux que leurs enfants ont le plus appris les bonnes pratiques environnementales. Sur ce sujet aussi, les mères sont en première ligne : 52 % des Français ont appris le respect de l’environnement avant tout par leur mère vs 24 % par leur père.

Aujourd’hui, 62% des parents estiment faire plus attention à l'environnement depuis qu'ils ont des enfants, particulièrement ceux ayant de jeunes enfants (67% des parents d'enfants de 0-6 ans). La majorité des parents déclarent apprendre à leurs enfants les bons comportements quant au tri et au respect de l’environnement (95%), notamment en leur expliquant comment trier ses déchets (52 % des parents déclarent qu’il leur ait souvent arrivé de le faire, 56 % des mères et 47 % des pères) ou en leur expliquant qu’il ne faut pas jeter des déchets par la fenêtre de la voiture (47% l’ont souvent fait ; 51 % des mères et 44 % des pères).

Les résultats révèlent par ailleurs que les enfants influencent positivement leurs parents : 51% des parents reconnaissent avoir déjà été repris par leurs enfants pour avoir mal trié ou jeté un déchet. De plus, 37% des parents estiment que leurs enfants sont plus attentifs qu'eux aux gestes écologiques.

Cette influence peut intervenir à tout âge. Ainsi 21 % des 55-75 ans déclarent que leurs enfants font partie de ceux qui les ont le plus fait évoluer dans leur apprentissage du respect de l’environnement.

 

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A propos de la Fondation d'entreprise VINCI Autoroutes

Fondation VINCI AutoroutesCréée en février 2011, la Fondation VINCI Autoroutes est à la fois un laboratoire, un observatoire et un outil d’information dédié à l’évolution des comportements. Investie depuis l’origine dans la promotion de la responsabilité individuelle et collective sur la route, elle a progressivement élargi son territoire d’action à l’éducation, au respect de l’environnement et à l’ouverture aux autres par la lecture. Autant de traductions, pour tout un chacun, de l’aspiration à bien (se) conduire sur la route.

Depuis 2022, la Fondation soutient également des projets de préservation et de restauration du patrimoine naturel dans les territoires.

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A propos de cette enquête

Enquête Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs pour la Fondation VINCI Autoroutes menée du 6 au 13 juin 2025 auprès de 2 256 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 16 à 75 ans. Méthodologie complète disponible dans le rapport d'étude.

Auteur(s)
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