La culture de la collaboration en progrès dans les entreprises

Télétravail, coworking, comeeting, comanagement… les nouveaux modes de travail bouleversent le quotidien des individus et modifient en profondeur leur rapport à l’emploi. Les salariés cherchent à travailler autrement, et de nouvelles attentes émergent, faisant la part belle à la culture de la collaboration. C’est dans ce contexte qu’Ipsos et OpenMind Kfé dévoilent les résultats d’une étude menée auprès des salariés français sur le collaboratif en entreprise. Perception, enjeux, pratiques…

Auteur(s)
  • Julia Pironon Directrice de clientèle, Ipsos ERM
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LES CHIFFRES CLÉS DE L’ETUDE

  • 33% des salariés interrogés ont observé un changement dans les méthodes de travail de leur entreprise ces deux dernières années, de même qu’une réduction des coûts (30%), une évolution de la qualité de vie au travail (15%) ou encore dans les pratiques de management (11%).
  • Les salariés interrogés sont 51% à penser que le collaboratif est avant tout un état d’esprit et des valeurs. 26% pensent qu’il s’agit d’une façon innovante de traiter des sujets.
  • 58% des salariés jugent la culture de la collaboration en progrès dans leur entreprise, un chiffre qui atteint 73% chez les cadres et 69% chez les moins de 35 ans. 
  • 28% des salariés interrogés déclarent travailler en mode collaboratif au quotidien et 47% « de temps en temps ».
  • Selon les salariés interrogés, le collaboratif a un impact particulièrement positif sur le partage des connaissances (69%), la productivité des équipes (65%), la résolution des problèmes (62%), la motivation des salariés (60%) et la créativité (59%).
  • Parmi les obstacles au développement de ces pratiques, les salariés soulignent les comportements managériaux (34%), l’organisation interne (32%) ou encore la culture de leur entreprise (27%).

Le collaboratif, un état d’esprit et des valeurs avant tout

Depuis quelques années, le monde du travail est en constante évolution, et de nouvelles pratiques innovantes émergent au sein des entreprises françaises. Ces mutations sont vécues en première ligne par les salariés : lorsqu’on les interroge sur les points de progression au cours des deux dernières années, ils sont plus d’un tiers (33%) à témoigner d’une réelle évolution des méthodes de travail dans leur entreprise. Ils sont également 30% à observer une réduction des coûts (30%). Dans de plus faibles proportions, la qualité de vie au travail (15%) ou encore les pratiques de management (11%) ont eux aussi évolué selon les salariés.  

Certaines de ces mutations sont toutefois difficiles à délimiter. Travail d’équipe, innovation, coopération, partage de compétences… Comment définir le collaboratif en entreprise ? Pour 51% des salariés interrogés, le collaboratif est avant tout un état d’esprit et des valeurs. Pour un salarié sur quatre, c’est aussi une façon innovante de traiter des sujets (26%) et un mode de coopération avec les parties prenantes externes (23%). Seuls 7% des répondants l’associent au travail avec des outils digitaux. À noter tout de même que 15% des salariés interrogés déclarent ne pas savoir de quoi il s’agit.

Qu’il s’agisse de modes de fonctionnement, d’interactions, ou de partage, la culture de la collaboration est en tout cas en progression. Ainsi, 58% des salariés interrogés affirment que le collaboratif est « plutôt » ou « tout à fait » en essor dans leur entreprise, un constat particulièrement fait chez les cadres (73%) et les moins de 35 ans (69%).

Un mode de travail quotidien pour 28% des salariés

28% des salariés déclarent travailler en mode collaboratif au quotidien et 47% affirment le pratiquer « de temps en temps ». Ces expériences se déroulent dans des espaces dédiés pour 22% des salariés, dans le cadre de séminaires stratégiques (43%) ou de team building (42%) par exemple.

L’impact de ces nouvelles pratiques est globalement positif, notamment sur le partage des connaissances (69%), la productivité des équipes (65%), la résolution des problèmes (62%), la motivation des salariés (60%) ou encore la créativité (59%).

« Lorsqu’il s’accompagne d’une transformation culturelle et organisationnelle de l’entreprise, l’impact du travail collaboratif est perçu comme largement positif sur le travail au quotidien, commente Julia Pironon, Directrice de Clientèle au sein d’Ipsos LEAD. C’est particulièrement vrai sur le partage des connaissances mais aussi la productivité. Le collaboratif peut ainsi être envisagé comme un levier clé de réduction des coûts, qui constitue aujourd’hui un défi majeur pour les entreprises. »

Toutefois, quelques obstacles majeurs se dressent face au développement de ces nouvelles pratiques, qui supposent des procédés organisationnels internes et des méthodes de travail adaptés. Ainsi, 34% des salariés interrogés voient en certains comportements managériaux un frein au travail collaboratif. De même, un tiers des sondés (32%) identifie l’organisation interne comme un obstacle important, et 27% pointent du doigt la culture de leur entreprise, jugée parfois trop rigide et cloisonnée.

4 profils de salariés face au travail collaboratif

L’étude Ipsos/OpenMind Kfé met en évidence que tous les salariés n’ont pas le même rapport au collaboratif. Du salarié déjà pleinement acquis au mode de travail collaboratif à celui qui ne le pratique pas du tout, quatre grands profils émergent.

Intelligence collaborative aboutieLes salariés en intelligence collaborative aboutie (23%) sont les ambassadeurs du travail collaboratif au sein de leur entreprise. Surreprésentés chez les cadres entre 35 et 44 ans, ils apprécient en grande majorité la culture de leur « boîte » (87%), estiment que le fonctionnement de leur entreprise se transforme (90%), et sont 83% à voir le collaboratif comme un moteur de la motivation.

Intelligence collaborative en phase initialeLes intelligences collaboratives en phase initiale, travaillant de temps en temps en collaboratif, représentent 29% des salariés interrogés. Surreprésentés chez les cadres et professions intermédiaires de moins de 35 ans, ils sont 86% à estimer que la culture et les modes de fonctionnement de leur entreprise se transforment. Il s’agit là d’une opportunité pour 79% d’entre eux, tandis que 21% l’envisagent comme un risque

ContraintsViennent ensuite les contraints (18%), fortement représentés chez les 45 ans et plus et les professions intermédiaires, particulièrement en province. Ces derniers travaillent ponctuellement en collaboratif, et sont minoritaires à affirmer que la culture et les modes de fonctionnement de leur entreprise ont progressé (47%). Un chiffre à mettre en parallèle avec leur vision de leur employeur : ils ne sont en effet que 46% à apprécier la culture de leur entreprise.

IsolésEnfin les isolés (19%) ne pratiquent pas le travail en mode collaboratif. Surtout présents chez les 35-44 ans, et les ouvriers, en Île-de-France (hors Paris) et province, ils sont peu motivés dans leur travail (41%). Peu convaincus par l’impact positif du collaboratif (41%), plus d’un « isolé » sur trois (35%) estime que la culture et les modes de fonctionnement de leur entreprise se transforment.

« Tout l’enjeu du collaboratif, c’est d’humaniser les rapports entre l’entreprise et ses employés. Pour ces derniers, c’est le moyen de ne plus être un rouage mais une réelle partie prenante dont les connaissances, idées et aspirations sont prises en compte. Si ces manières de faire ne parlent pas encore à toutes les entreprises, ni à tous les salariés, elles explosent, notamment dans les services où elles révolutionnent déjà le rapport au travail, la révolution en cours dans la tenue des réunions et formations est un premier signal positif » conclut Xavier Ginoux, CEO OpenMind Kfé.

Fiche technique :
Enquête réalisée online du 12 au 26 septembre 2017 sur 500 salariés Français.

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  • Julia Pironon Directrice de clientèle, Ipsos ERM

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