Le réseau professionnel : un « must have » pour réussir sa carrière pour 2 cadres sur 3

Dans le cadre du Prix Trajectoires HEC au Féminin, HEC Alumni, Ipsos et le Boston Consulting Group, publient aujourd’hui une étude inédite sur les réseaux professionnels, intitulée « Les réseaux professionnels comme facteur de réussite : paradoxes et divergences ». L’étude cherche à apporter un éclairage sur ce qu’on appelle un bon réseau professionnel aujourd’hui et comment les actifs construisent le leur. Bien que le réseau soit reconnu comme indispensable pour 66% des répondants, ils sont 77% à affirmer s’appuyer sur un réseau restreint, de moins de 50 personnes et 73% des répondants déclarent ne pas avoir suffisamment de temps pour entretenir leur réseau.

UN DÉCALAGE FLAGRANT ENTRE RÉSEAU IDÉALISÉ ET RÉSEAU PRATIQUÉ

Une vision idéalisée du réseau : outil indispensable pour réussir

  • Le réseau, un "must have" de notre époque pour 66% des cadres interrogés. Pourtant, seuls 15% des répondants déclarent que leur réseau est le fruit d'une démarche construite. Pour les 85% restants, le réseau se construit essentiellement au gré des rencontres et des opportunités. Rencontres qui se font notamment lors des études supérieures (50%) et du premier job (58%). Les critères clé sont la confiance (92%) et le feeling (89%).
  • Les bénéfices sont nombreux : recommandation (53%), conseil (51%), obtention d’information (50%) et visibilité (49%).
  • Une tendance encore plus marquée chez les moins de 30 ans qui sont les plus convaincus de l’efficacité des réseaux : ils sont 86% à considérer le réseau comme indispensable pour progresser professionnellement. Et la moitié d’entre eux jugent que leur réseau a un impact important sur leur parcours, contre seulement 34% des répondants en moyenne. Ils s’inscrivent donc naturellement dans une démarche plus intéressée que leurs aînés : ils sont 46% à associer spontanément réseau et carrière contre 39% en moyenne.

Dans la pratique, beaucoup d’incertitudes sur la manière de constituer et entretenir son réseau… et souvent un sentiment d’insatisfaction

  • Une mise en œuvre jugée difficile et chronophage. Pour 49% des répondants, entretenir son réseau demande des efforts considérables, voire pour 59% d’entre eux, un apprentissage et des techniques. Ce sont d’ailleurs, pas moins de 73% des répondants qui affirment ne pas avoir suffisamment de temps pour entretenir leur réseau.
  • La taille du réseau, critère essentiel de qualité : 23% des cadres ayant 20 personnes ou moins dans leur réseau jugent avoir un bon réseau contre 68% de ceux ayant un réseau de plus de 50 personnes. On note, de plus, un effet de seuil vertueux puisqu'au-delà de 50 personnes, plus de la moitié des répondants souhaitent consacrer davantage de temps à leur réseau contre 31% de ceux ayant un réseau de moins de 20 personnes.
  • Les réseaux sociaux, facilitateur de réseaux ? Non, carnet d’adresses plus qu’espace d’échanges : seuls 44% des répondants jugent que les réseaux sociaux sont un moyen efficace de développement du réseau (vs. 53% des moins de 30 ans). Pour 51% d’entre eux, les réseaux sociaux sont avant tout un outil utilisé dans le cadre d’une recherche d’emploi. Les rencontres physiques restent donc l'outil principal de la construction du réseau.
Dans l’imaginaire social, le réseau s’apparente principalement à un territoire d’échanges et de services rendus qu’il faut entretenir sur le long terme et donc chronophage, commente Dominique-Lévy Saragossi, Directrice Générale Ipsos France. « Fais ton réseau ! » apparaît alors comme une injonction lourde, contraignante, quasi-intimidante pour nombre de personnes. Ce que notre étude dévoile, c’est que la pratique du réseau ne repose pas sur une quelconque forme de compétence technique mais plutôt sur des valeurs de curiosité, de partage et une sociabilité naturelle qui favorise l’entre soi. Chacun fait son réseau en fonction de son éducation, ses codes, son itinéraire, ses passions et son goût des autres… avec les différences, voire les divergences qui en découlent entre générations, mais aussi entre hommes et femmes.

 

LES FEMMES ET LE RÉSEAU : UN RÉSEAU RESSERRÉ FONDÉ SUR LA CONFIANCE ET L’ÉCHANGE

Dans leur pratique de réseau, les femmes privilégient la confiance et la qualité de la relation sur le volume du carnet d’adresse

  • Un réseau plus resserré chez les femmes. Elles comptabilisent seulement 50 contacts en moyenne contre 72 pour leurs homologues masculins. Ce qui peut s’expliquer par :
    • Une approche plus sélective du réseau pro avec pour socle la confiance (37% entièrement confiance vs. 31% chez les hommes).
    • Une tendance à entretenir des liens de proximité avec les membres de leur réseau.
  • Un réseau de « soutien » plus qu’un réseau de « carrière ». Un quart des femmes associe le réseau à davantage de soutien contre 18% des hommes. Elles en tirent un bénéfice d’ouverture et d’inspiration (33% vs 25% chez les hommes)
Les femmes mettent une grande exigence dans la construction de leur réseau. Elles sont dans une vision moins utilitariste et beaucoup plus authentique de leurs relations aux autres, explique Bénédicte Champenois Rousseau, Présidente d’HEC Au Féminin.

Elles ont en revanche plus de mal à activer ces relations au bénéfice de leurs projets et de leur carrière.

  • Une perception plus négative de leur réseau. Seules 39% des femmes estiment avoir un bon réseau professionnel contre 49% des hommes. Le réseau leur apporte  moins de bénéfices directs : elles sont seulement 29% à utiliser leur réseau pour générer des opportunités professionnelles vs. 45% des hommes.
  • Le sentiment d’avoir une moins bonne maîtrise des codes. 35% des femmes considèrent qu’utiliser les réseaux ne correspond pas à leur état d’esprit, contre 28% des hommes. Par ailleurs, 22% d’entre elles disent ne pas savoir comment s’y prendre, contre 16% des hommes.

Les réseaux féminins en entreprise, une solution pour lutter contre les inégalités

  • Des réseaux féminins en entreprise qui ont leur raison d’être : pour 65% des répondants il s’agit d’une initiative intéressante. Pour 46% des répondants, ils sont même jugés indispensables.
  • Des réseaux féminins encore à la recherche de la bonne formule : Cette bonne formule pourrait être une plus grande ouverture des réseaux féminins aux hommes, souhaitée par 61% des répondants.
En entreprise, la mixité des équipes est un vrai enjeu business. Pourtant, nous savons que celle-ci ne se décrète pas mais se construit pas à pas, explique Vanessa Lyon, Directrice associée au bureau BCG de Paris. Les femmes relèvent des défis bien spécifiques dans le développement de leur carrière comme dans la construction de leur réseau. C’est pour répondre à leurs besoins particuliers, qu’au BCG, nous avons mis en place une politique d’accompagnement des talents féminins, qui ne relève pas de la discrimination positive : programme de formation, de coaching individuel, de mentorat, etc. 

Ipsos France