Quelles sont les pratiques des Français en terme d'automédication ?
Comment les Français gèrent-ils les problèmes de santé bénins du quotidien. À quel point les patients sont-ils autonomes ? Combien ont recours à l’automédication dite « responsable » ? Pour quelles pathologies ? Jusqu’où les patients sont-ils prêts à aller dans cette voie ? Avec quel modèle de prise en charge ? Qu’en disent les médecins ? Pour répondre à ces questions, l’Afipa et Ipsos se sont associés pour réaliser une grande enquête auprès des Français et des médecins généralistes.
LA PRATIQUE DE L’AUTOMÉDICATION
Les Français ont largement recours à l’automédication responsable et se montrent très satisfaits de cette solution. De leur côté, les médecins généralistes estiment que presque 2 consultations sur 10 pourrait être traitée en automédication.
8 Français sur 10 ont traité des symptômes bénins en automédication responsable au cours des 12 derniers mois. Plus d’1 sur 2 (53%) l’ont fait plusieurs fois.
Le recours à l’automédication responsable est une solution qui donne très largement satisfaction selon les Français eux-mêmes. Pour 92% des personnes interrogées, les symptômes ont disparu sans qu’elles aient besoin de consulter.
De l’aveu même des généralistes, 16% des patients qu’ils voient en consultation pourraient être traitées en automédication responsable notamment en ce qui concerne les rhumes, l’état grippal, les problèmes digestifs bénins (diarrhée, constipation…) ou de l’herpès.
UN RECOURS POUR DES PROBLÈMES DE SANTÉ BÉNINS
Les Français se sentent capables de gérer seuls des problèmes de santé bénins et quand ils le font, c’est de manière responsable. Pour les médecins généralistes, près d’1 patient sur 2 est en capacité de soigner seul un problème de santé simple.
La quasi-totalité des Français (91%) se sent capable de gérer seul des problèmes de santé simple, et ce quel que soit l’âge.
Chercher un médicament dans l’armoire à pharmacie fait partie des premiers réflexes des Français en cas de problème de santé bénin à 58%.
Ce recours à l’armoire à pharmacie est fait de manière responsable : 74% lisent attentivement la notice du médicament, 34% vont voir leur pharmacien pour lui demander conseil.
Pour les médecins, 45% des patients qu’ils ont dans leur patientèle sont capables de se soigner en automédication responsable. Une opinion davantage exprimée par la nouvelle génération de médecins : 51% chez les médecins âgés de 18 à 44 ans.
UNE PRATIQUE ENCADRÉE
L’automédication est le plus souvent encadrée par les conseils des personnels de santé : une pratique qui de l’avis même des médecins généralistes pourrait permettre un désengorgement de leur cabinet
Aujourd’hui 85% des Français déclarent s’informer via leur médecin généraliste, 54% via le médecin spécialiste et 51% via leur pharmacien en matière de santé.
Lorsque qu’ils rencontrent un problème de santé bénin (rhume, mal de gorge, nez qui coule, toux sèche, état fiévreux…) l’un de leur tout premier réflexe est de demander conseil à un pharmacien pour 43% d’entre eux.
De même, avant d’utiliser un médicament issu de leur armoire à pharmacie en automédication, 34% des Français demandent conseil à leur pharmacien.
Internet est moins utilisé qu’on ne le pense lorsqu’il s’agit de prendre un médicament issu de leur armoire à pharmacie, seuls 16% y ont recours.
De leur côté, les médecins généralistes reconnaissent que le développement de l’automédication responsable pourrait désengorger leur cabinet (59%), réduire les dépenses de santé (53%) et permettre de se recentrer sur des problèmes de santé plus lourds (63%).
UN SYSTÈME DE SANTÉ EN DANGER
Patients et médecins s’accordent à dire que le système de soins français est en danger et qu’il est urgent de le réformer. Les Français sont même prêts à envisager une évolution des modalités de prise en charge.
Pour continuer à bénéficier du système de santé tel qu’il existe aujourd’hui en France, une nette majorité de Français se dit prête à gérer des problèmes de santé bénins avec des médicaments accessibles sans ordonnance avec les conseils du pharmacien, sans consulter leur médecin traitant (71%). De leur côté, les MGs sont également prêts à accompagner leurs patients dans cette démarche en leur expliquant quels médicaments sans ordonnance ils peuvent prendre (73%).
Les mentalités évoluent également sur les remboursements : 60% des personnes interrogées sont prêtes à accepter une prise en charge individuelle de dépenses de santé pour les problèmes bénins.
Rappel, l’automédication responsable se définit de la manière suivante : lorsqu’un patient traite certains symptômes bénins, grâce à des médicaments accessibles sans ordonnance, dans les conditions d’utilisation indiquées, avec le conseil du pharmacien et sans l’intervention du médecin.
Fiche technique :
Étude réalisée online :
- Sur 1003 personnes âgées de 18 ans et plus, du 16 au 19 novembre 2015, avec la méthode des quotas appliquée aux variables sexe, âge, profession de la personne interrogée, région et catégorie d’agglomération.
- 301 Médecins généralistes libéraux, du 9 au 25 novembre 2015 avec la méthode des quotas appliquée aux variables sexe, âge, région et catégorie d’agglomération de la commun d’exercice.